Lars Fredrikson est né en 1926 à Stockholm et mort en 1997 à Vevouil en France.
"Peintre, dessinateur, sculpteur et sound artist, Lars Fredrikson explore, dans les années 1970, les rapports entre l’espace immatériel de la sculpture et le son. Ses recherches se rapprochent alors de la synesthésie, souhaitant ainsi que le spectateur prenne conscience de son corps.
Grand carré I (1971) est une sculpture en inox composée de deux panneaux ; enfoncée et en relief, la lumière s’en trouve modulée à sa surface, guidant le regard du spectateur des bords vers le centre. Cette œuvre, comme d’autres exposées dans « The Mystery Spot », ne saurait se réduire à un premier regard : elle va au-delà. La perception de notre corps se trouve non seulement troublée par la sculpture, mais l’œuvre sert aussi de caisse de résonance aux sons environnants. Cette sculpture rend ainsi sensible la présence du corps dans l’espace."
Marc Bembekoff
A l’âge de treize ans présente son baccalauréat pour les épreuves de chimie : est reçu. Etudes secondaire effectuées en Suède. Etudie le dessin et la peinture dans les différentes Ecoles des Beaux-Arts de son pays.
En 1943 il développe un intérêt tout particulier pour la poésie, la peinture et la philosophie d’Extrême Orient ; passe son baccalauréat technique et commence des études de chimie.
En 1945 il travaille dans un laboratoire de recherches de l’armée suédoise, tout en continuant d’étudier la peinture. Avec des explosifs, il crée des dessins dans l’espace, et des sculpture où l’explosif intervient pour modeler la forme.
En 1946, Fredrikson se retire à la campagne pour se consacrer uniquement à la peinture, influencé en particulier par les expressionnistes.
Il quitte la Suède une première fois en 1947 pour venir à Paris où il s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière.
Continuant à s’intéresser à la peinture, mais de façon plus sporadique, il est influencé très nettement par les constructiviste, Malevitch, Kandinsky et Herbin
En 1953 Fait des études d’électronique et s’engage comme officier radio dans la marine marchande. Grâce à son métier, il effectue de nombreux voyages à l’étranger, et réalise ainsi huit tours du monde. Il reprend la peinture en 1954
En 1960 Fredrikson quitte son pays pour s’installer en Haute-Provence, dans le Vaucluse. Fait de nombreuses sculptures en utilisant la pierre. Recherches de couleurs-espaces en peinture. Sa personnalité commence à se dégager plus nettement. Il arrive à une expression très précise, sans pour cela exclure la spontanéité.
Il est invité à Gustavsberg (Suède), dans une usine de céramique, pour faire des émaux. Il travaille sur de grandes surfaces.
Il réalise une installation définitive en Provence en 1963, où il acquiert une maison dans un lieu isolé : « Vevouil » près de Saint Saturnin d’Apt.
En 1964, il fait de nombreuses recherches sur le mouvement, par l’emploi de moteurs confectionnés par ses soins, « Tableaux sonores, aux mouvements aléatoires» avec l’utilisation de ces moteurs. Exposition personnelle de peintures à Stockholm à la Galerie 17.
Il s’installe à Antibes en 1967. Exposition personnelle à la Galerie Naviglio à Milan d’œuvres électro-mécaniques et exposition collective « Comparaisons » à Paris et Copenhague, Galerie Denise René à Paris et Krefeld, Galerie Chave à Vence, ainsi qu’à la Galerie Aronowitsch à Stockholm.
En 1968 il entamme des recherches par les moyens électroniques et acoustiques, avec l’emploi de postes de télévision transformés. Exposition collective à la Fondation Maeght (Art Vivant 1965-1968).
En 1969, il expose à Marseille au Musée Cantini « Naissance d’une Collection », Pendant les Nuits de la Fondation Maeght création avec Françoise Hardy et René Koering avec une structure sonore électronique.
Exposition de groupe «Electromagica 69 » à Tokyo avec une Œuvre électronique audio-visuelle réalisée avec des postes de télévisions transformés, « Sigma 5 » à Bordeaux avec une œuvre électronique audio-visuelle.
Exposition personnelle à la Galerie Chave à Vence avec une œuvre électro-mécanique, acoustique et électronique. Première exposition personnelle à Paris à la Maison des Quatre-Vents avec des œuvres électroniques.
Aimé Maeght séduit par son travail l’accueille dans l’atelier de gravure de la Fondation et lui laisse carte blanche pour des mois. Exposition de collective au Musée d’Art et d’Industrie à Saint-Etienne « Itinéraires Blancs » avec des peintures et des œuvres électroniques. Exposition collective à l’Université de Bristol, Arts Festival, « Timespace » avec des œuvres électroniques et acoustiques. Participe à une exposition collective à la Biennale de Menton. Flaine, il présente un spectacle audio-visuel avec exclusivement une œuvre électronique audio-visuelle. Fredrikson est nommé professeur à l’Ecole d’Art Décoratif de Nice la Villa Arson, atelier de gravure.
Dès 1971, dans la même école, au département audio-visuel il crée et dirige le premier atelier de Son et de recherches électro-accoustiques et visuelle jusqu’en 1991.
Exposition personnelle à la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence, « Espaces virtuels » en 1972 réalisée avec des sculptures en Inox. Intense activité jusqu’à la fin de sa vie avec des écrivains et des poètes qu’il rencontre : tout d’abord Edmond Jabès, Claude Royet-Journoud, Roger Laporte, Jean Daive. Il travaille avec eux et ouvre le livre à l’espace physique et sonore. Il déplace le reflet sans doute pour arrêter le sens, l’aveugler ou le brouiller, certainement pour le gratter avec une épingle. Cela donne quelques travaux, quelques livres parfaits ( entre autres « le Travail du nom »), qui en ont laissé plus d’un sans voix comme par exemple la couverture du numéro 3 de « Fragment ». Il ne cesse d’explorer avec une invention unique qu’il faut bien qualifier de géniale l’espace du livre pour Anthony Barnett, Alain Veinstein, Anne-Marie Albiach, Roger Giroux, Mathieu Bénézet, Samuel Beckett, Jean de Breyne, Maurice Benhamou. Nombreuses participations à des expositions collectives.
En 1978 s'est tenue son Exposition personnelle à la Galerie la Caisse dirigée par Noël Dolla. Recommencera à travailler intensément avec un instrument qui sert à capter les signaux et sons de l’espace avec un dispositif mettant en scène une aiguille sur du Papier, ces fréquences sonores sont matérialisées en prenant forme en tant que dessins sur du papier électrosensible, qu’il nommera « Fax ».
En 1979 il réalise une composition sonore pour le ballet « Traversée des lieux » de Jean-Pierre Soussigne en collaboration avec Samuel Beckett avec lequel il se lie d’amitié, Le Palace, Paris.
En 1981 il fait deux expositions personnelles à la Galerie Catherine Issert, Saint Paul de Vence. En 1982 il quitte Antibes et s’isole à Vevouil dans le Vaucluse.Réalise ses principales expositions personnelles avec la Galerie l’Ollave à Lyon, en étroite collaboration avec Jean de Breyne, 1982, 1987, 1989, 1993. Il restera très productif jusqu’à la fin de sa vie, tant, sur le plan des aquarelles, des fax, des peintures et des travaux sonores.
En 1992 se tient une importante Rétrospective à Gordes, dans quatre lieux simultanés avec les collages (1965), les Inox (1970), les lumières et les mouvements (1966-1980), les peintures et les aquarelles (1965-1992).
Il est nommé en 1992 au grade de « Chevalier » dans « L’Ordre des Art et des Lettres » par Le Ministe de l’Education Nationale et de la Culture Jack Lang, « L’originalité de l’enseignement de Lars Fredrikson ne tient pas seulement à sa matière, le son dans ses dimensions, mais aussi à son exigence artistique particulière, qui est devenue peu à peu son véritable contenu. C’est cette expérience exemplaire qui a autorisé le rayonnement du studio son sur l’ensemble des activités pédagogiques de la Villa Arson. L’œuvre de Lars Fredrikson et son incidence sur la pédagogie est sans aucun doute exemplaire et unique en France. »
Il crée six œuvres sonores importantes à l’exposition «Murs du son » à la Villa Arson, et participe à plusieurs manifestations jusqu’en 1995.