Marina
De Caro
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Née en 1961, à Mar del Plata, Argentine. Vit et travaille à Buenos Aires.

« Je pense avec le corps, je dessine avec le corps, mes mains ont des yeux qui crachent des lignes, des formes, des fils et des relations ; les images qui sortent de mes mains me pensent. Mon corps pétrit le monde. » Marina De Caro est une plasticienne argentine de Buenos Aires, l?une des plus influents artistes latino américaines de sa génération. Elle habite le monde en peintre, en dessinatrice, en danseuse, en tricoteuse, en pédagogue, en performeuse? Elle réinvente sans cesse l?espace, elle l?amplifie par des gestes inconnus, y libèrent des géométries pétrifiées. Elle repousse les limites de l?attendu pour donner existence à ce qui vibre, vivifie, à ce qui surprend la norme, l?habitude, le convenu. À ce qui déconcerte.

 

Développant un travail pluridisciplinaire intégrant dessin, sculpture et performance, Marina De Caro expérimente les notions d'espace, d'expérience corporelle, d'intuition et d'émotion au sein d'un univers coloré. Ses installations se déploient dans un espace poétique et sensible, prenant souvent la forme de sculptures flexibles et mobiles. Spécialement créées pour interagir avec le·a spectateur·ice/interprète, ces oeuvres invitent à faire l'expérience d'une dimension imprévisible de la vie quotidienne, des comportements et des normes corporelles et sociales.

 

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EXPOSITIONS (SÉLECTION)

EXPOSITIONS PERSONNELLES ET COLLECTIVES (SÉLECTION)

2023
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris, FR
Marina De Caro, Chromotopie de la Désobéissance Esquisse d?un opéra épistolaire,
FRAC Franche-Comté, Besançon, FR

2022
JAIMES, Friche la Belle de Mai, Marseille, FR

2021

Tierra de las emociones perdidas, Galería Ruth Benzacar, AR

2019
Arquitectura de un conjuro, Museo Caraffa, AR

2018
Negro que mueve el Universo, Museo de los Inmigrantes, AR

2017
El universo en un hilo, Ópera de cámara, TACEC Teatro Argentino de La Plata, AR

2015
El primer paso en la luna, Galería Ruth Benzacar, AR
Contra la gravedad, Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, AR
Hasta alcanzar la calma, Galería Ruth Benzacar, AR
Paisajes de árboles turquesa, Múseo PROA, AR

2013
La magia contra el estado, Galería Ruth Benzacar, AR

2011
El mito de lo posible, Biennale de Lyon, Lyon, FR
Turista en un agujero negro, Galería Ruth Benzacar, AR

2010
Thinking utopías, Espace Culturel Louis Vuitton, Paris, FR

2009
La belleza es de los artistas cuando la felicidad es compartida. Belleza y Felicidad, Buenos Aires, AR

2007
4 ojos ó dependiendo de tu humor, Americas Society, New York, US
Los trabajos y los días contra horas-reloj, Galería Ruth Benzacar, AR
Desplazamientos, entre la escultura y la instalación, Bienal de Pontevedra, Centro Cultural Recoleta, ES

2006
Entreparéntesis, Bienal de Pontevedra, Galicia, ES


RÉCOMPENSES

2022
Prix Pebeo

Textes

Extrait d'une conversation entre Marina de Caro et Albertine de Galbert (Paris, 2023)

 

ADG : Comment choisis-tu tes couleurs ?
MDC : Ce n?est pas vraiment un choix, je m?en fiche un peu. Il faut juste que ce soit organique. Je n?aime pas quand ça se cogne trop à la réalité. Il faut que les couleurs soient « attachées » les unes aux autres. Par exemple, pour « Hormiga argentina » [fourmi argentine] ? les pièces réalisées avec des tubes en textile et installées dans l?escalier de la galerie ?, c?est le rose qui m?a aidée à faire un parcours. C?est surtout la répartition des couleurs dans l'espace qui aide à la perception et à la lecture de l?oeuvre de manière organique, de sorte que le visiteur puisse facilement s?en sentir partie prenante.

ADG : Y a-t-il des couleurs avec lesquelles tu ne travaillerais jamais ?
MDC : Non, j?ai fait l?exercice de travailler avec toutes les couleurs, même les couleurs que je n?aime pas.

ADG : Quelles-sont les couleurs que tu n?aimes pas ?
MDC : Le violet.

ADG : Ah, tu n?aimes pas ?
MDC : Je déteste le violet, je déteste cette couleur et pourtant je viens de faire une peinture violette.

ADG : Sais-tu pourquoi ?
MDC : Je n?aime pas. Je ne pourrais pas porter cette couleur-là par exemple, je ne sais pas. Je ne trouve pas de « gestes violets » dans mon corps. Mais même si je n?aime pas, je travaille avec, parce que ça m?aide à sortir de moi-même, sinon je reste toujours dans la même chose.

ADG : Je te parle de couleur parce que c?est très important dans ton travail. Tu fais même partie d?un collectif que tu as créé avec des artistes et des théoriciennes de l?art : le Cromoactivismo. C?est un mouvement qui vise à redonner à la couleur sa portée symbolique, sa portée politique (à l?opposé du Pantone, par exemple, qui classifie, qui neutralise la portée affective de la couleur). C?est ça ?

MDC : Oui mais le Cromoactivismo c?est très spécifique, ce n?est pas la même chose que le travail avec la couleur des ?uvres qui sont dans l?exposition, du travail à l?atelier. Dans le Cromoactivismo on « charge » symboliquement une couleur avec nos expériences individuelles et collectives, politiques. On puise aussi dans les archives, qui, pour moi, sont vivantes. Alors qu?ici, il s?agit de construire une expérience, qui va devenir ensuite « chromo-active ». La couleur n?a pas de valeur symbolique en elle-même, il faut l?expérience. Cette double « valeur » de la couleur, comme contenant et comme contenu de l?expérience, je la travaille aussi dans mon opéra. Dans cette ?uvre-là, la couleur est à la fois symbole, contenu et expérience.