La lame de scie à ruban, permettant habituellement la
découpe des troncs d’arbres dans les scieries, tend à
devenir ici un outil démuni de sa mission première. Son
alliage a des qualités particulières autorisant des fonctions
inenvisagées. il est souvent récupéré pour fabriquer des
lames de couteaux.
Le mouvement de l’outil, habituellement guidé par deux
grands volants axés est normalement rapide et rectiligne
uniforme.
Dans cette configuration, il est suspendu par son extrémité,
ce qui lui donne une amplitude maximale. Libéré de ses
guides, il effectue des mouvements complexes.
Cette danse n’est possible que par l’ajout d’un matelas
placé sous la lame. Suffisamment épais, dense et constitué
de plusieurs trames de tissus semblable à des milliers de
minis noeuds à défaire, il propose une surface d’accroche
sur laquelle les dents de la lame peuvent s’agripper
continuellement. Un moment incertain, à la fois angoissant
et amusant, tendu et souple se crée. Le système défait ce
qui à été fait.
Le matelas résistera en moyenne 70 heures, mais à force
d’usure, il n’en restera presque plus rien. C’est le moment
de nettoyer les débris et de le changer pour un autre.