Patrick
Tosani
La Cascade, 2014
La Cascade, 2014

Patrick Tosani
La Cascade, 2014
photographie c-print
181 x 135 cm
Edition de 3 ex + 2 AP

1/1

Ces travaux montrent des volumes simples et des maquettes d’architectures sur lesquels des images photographiques sont projetées.

Le principe de projection est important car il se déploie dans l’espace en éclairant les objets ; il se combine également avec d’autres sources lumineuses. Cette lumière codifiée va se fixer sur de multiples plans de projections.

Il s’agit de questionner fictivement la matérialité de l’image, sa surface, son épaisseur, sa densité, son dessous, son entre-deux, son à coté… Le recouvrement de l’objet par cette lumière-image est aussi une réflexion sur les conditions d’apparition et de formation de l’image. Ces objets-maquettes imprégnés de photographies sont radicalement transformés. Leurs mutations, leurs altérations, leurs fusions révèlent une réalité singulière. Le paradoxe qui m’intéresse dans cet assemblage, c’est de conférer à l’image photographique projetée un surplus de réalité en regard de la maquette qui reste un substitut de réalité.

Simuler la prolifération des images dans la ville, c’est chercher ce passage où l’image en général (picturale, photographique, cinématographique…) commence à recouvrir le réel et deviendrait le réel.

 

Dans une deuxième phase, pour accentuer cette notion de recouvrement, les maquettes ainsi que leurs environnements sont recouverts de terre.

Cette terre n’a pas occulté l’objet, elle en a métamorphosé son apparence.

Une procédure identique de projection d’image va être opérée mais cette fois-ci, plus ponctuellement, dans l’intention de percer et creuser cette accumulation de maquettes. L’image photographique projetée peut se confondre avec l’arrière-plan et opérer une véritable trouée dans l’objet.

Ici,  Manifestation, 2014, témoigne d’un événement social et revendicatif d’une situation donnée évoquant de manière très emblématique les réalités urbaines et l’histoire des grandes villes à l’échelle de l’homme.

Elle suggère une réminiscence des images du monde ou d’images mémorielles qui s’inscrivent dans l’épaisseur de la matière comme autant de perspectives superposant regard et vision.