Renaud
Auguste-Dormeuil
Include Me Out ( et moi où suis-je alors quand tu dis que tu m'aimes ?), 2013
Include Me Out ( et moi où suis-je alors quand tu dis que tu m'aimes ?), 2013

Renaud Auguste-Dormeuil
Include Me Out ( et moi où suis-je alors quand tu dis que tu m'aimes ?), 2013
Résine, bois peint, 8 éléments
1500 cm de diamètres x 22 cm de hauteur
Pièce unique
MACVAL 2013 - © Photo Martin Argyroglo
l'artiste & Galerie In Situ / fabienne leclerc, Paris

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cAu centre de l'installation Include Me Out (Et moi où suis-je alors quand tu dis aue tu m'aimes ?)se trouve la coupe d'un tronc de séquoia géant. Les dimensions de la coupe, comme son positionnement vertical, ne permettant pas au spectateur de voir la section de l'arbre, sur laquelle il est possible, à partir des anneaux de croissance, d'établir une datation chronologique. 

Le spectateur est invité est invité à s'asseoir sur un blanc circulaire, face à cette carte du temps qui échappe à son regard. Le sequoia est devenu monument - ce qui garde les souvenirs -, le temps s'est fait matière. Reste le fantasme, et notre mémoire, pour tisser des liens entre le visible et l'invisible, la structure répétitive des stries et le bouleversement incessant des vies, la masse opaque de l'arbre et la plasticité du temps.

L'arbre sectionné rend sensible la disproportion entre le temps naturel, l'histoire collective et l'existence humaine. Pour autant, il donne à voir le spectacle de l'impossible : celui d'un Temps qui contiendrait tous les temps, autant que celui d'une mort qui mettrait au jour la totalité d'une vie.

Sur cette carte du temps, dont les cernes concentriques dessinent le passage des années, il serait tentant de chercher à s'inscrire. Vaine chiromancie : pas plus que les lignes de la main, les cernes du sequoia ne révéleront le mystère absolu du temps, qui contient le secret de notre propre mort. Rien d'autre ne nous sera révélé que sa nature insaisissable.

Sur cette carte du temps, in fine, nous n'existons pas tant que nous sommes vivants.

Include Me Out (Et moi où suis-je alors qund tu me dis que tu m'aimes ?) ouvre une réflexion sur le temps que nous traversons, et qui nous traverse : "Nous sommes ici dans les vestiges de ce qui a déjà eu lieu et dans les vestiges de ce qui va s'accomplir d'inconnu, nous sommes dans l'intemporalité du désir et de la mort" (Pierre Legendre, "Notification poétique du désir et de la mort", in Positif, nº263, janvier 1983).