Oroma
Elewa

Oroma Elewa est une artiste visuelle et performeuse américaine d'origine nigériane; une écrivaine et directrice artistique qui vit et travaille entre New York et Lagos. Développant une pratique étendue englobant l'art de la performance et le cinéma, les médias numériques, la photographie, l'installation, le dessin et l'écriture, le travail d'Elewa explore les constructions socioculturelles qui informent l'identité cosmopolite africaine transnationale et l'expérience, la pensée et l'expression de la femme noire.

 

Parmi les récentes expositions collectives du travail d'Elewa, on compte Burned Out à l'espace Le 18 à Marrakech, organisée par Yvon Lange et Leila Hilda pour le 5e DABAPHOTO au Maroc en 2019 ; Togethering, organisée par l'artiste Otobong Nkanga à In Situ - Fabienne Leclerc, Paris en 2022 ; artgenève 2022 à Genève, présentée par In Situ - Fabienne Leclerc ; Currency au Deichtorhallen à Hambourg en 2022, organisée par Koyo Kouoh, Gabriella Beckhurst Feijoo, Rasha Salti et Oluremi C. Onabanjo pour la 8e Triennale de la photographie à Hambourg, en Allemagne ; Paris+ Par, Art Basel Paris en 2022 présenté par In Situ - Fabienne Leclerc et Artissima 2022 à Turin, en Italie, où elle a remporté le Tosetti Value Prize for Photography.

 

Extrait du texte de Sandrine Honliasso à l'occasion de l'exposition CORPORATE ASHAWO à la Galerie In Situ - Fabienne Leclerc en 2023.

 

En 2023, Oroma Elewa présente sa première exposition personnelle: CORPORATE ASHAWO. Témoignant du cosmopolitisme de l’artiste, dont le travail explore les enjeux, l’exposition réunit à Paris, dans les murs de la galerie In Situ Fabienne

Leclerc, des œuvres, en partie, issues de la série de performances Area Babes & Ashawo Superstars débutée en 2019. Pensée autour d’un ensemble de tirages et compositions photographiques associant texte et image, accompagné d’installations, d’installations vidéo et sonores, l’exposition met en scène

les conversations d’une bande de femmes, toutes avatars de l’artiste. Leurs propos éhontés ainsi que leurs expressions corporelles, participent d’une satire sociale qui explore la féminité africaine contemporaine et ses rapports avec le sexe (opposé), la classe et le pouvoir. Accueilli par la série Tom Relax, le public est immédiatement saisi par l’assurance et le franc parlé d’un personnage féminin qui se tient fièrement devant lui. « Tom détends-toi. Si c’était Dick que je voulais, je ne sortirai pas avec toi.» Et Tom de répondre : « … » Mais où est Tom ? Il n’est pas là. Du moins, on ne le voit pas et ça nous est égal puisque ce n’est pas (vraiment) de lui qu’il s’agit. Dans cet échange fictive auquel nous n’avons que partiellement accès, c’est ce qu’ELLE dit qui compte et nous intéresse. Parce que ce qu’elle lui dit, nous introduit au protagoniste de cette scène : sa féminité (de femme noire). « Tom détends-toi. Tu n’es pas aussi généreux que tu le penses ». C’est à lui qu’elle parle, mais c’est à nous autant qu’à lui, qu’elle se présente. C’est nous qu’elle surplombe, du haut de ses 1m70. C’est devant nous qu’elle s’affiche élégante, confiante, riche, séduisante, incrédule, agacée mais surtout et toujours puissante. Tom sait qu’elle est. Et peut-être est- ce pour (tout) cela qu’il a perdu ses moyens et a besoin de se voir rappeler que d’abord « ils savent tous les deux qu’elle a connu mieux » et que « si c’était Dick [l’homme ou la chose ?] qu’[elle] voulait, [elle] ne sortirai pas avec [lui] ». Avec la série Currency’s Dilemma (Dilemme de Monnaie) c’est à des conversations, toutes aussi décomplexées, entre femmes que nous assistons. « Ma chérie, à propos de Joshua, comment ça se passe ? – Honnêtement ma chérie, l’éjaculation précoce mis de côté, il est parfait … » « Je ne peux pas faire semblant comme toi Veronica. J’aime l’argent. Trop n’est jamais assez ». Retranscrits sur des grands panneaux mêlant une esthétique pop et rétro, à la Warhol des Marylin, et le design des panneaux de direction, ces conversations sont autant de témoignages destinés à mettre en mouvement nos rapports conceptuels et concrets aux questions qu’elles soulèvent. L’une comme l’autre série met le public en présence d’un groupe fictif de femmes africaines dont les attitudes et les propos acerbes, résonnant parfois comme des punchlines, traduisent une approche pragmatique des relations intimes et l’inextricabilité de leurs liens avec des réalités socio-économiques. Incrédules et déterminées, fières mais également traversées de doutes, ces femmes tentent comme elles le peuvent et ensemble, de trouver les moyens de leur épanouissement.

Expositions personnelles :

2023

CORPORATE ASHAWO, Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris, France

Expositions collectives :


2022


Currency: Photography Beyond Capture, 8th edition of the Triennial of Photography Hamburg, Hamburg, DE
Togethering, featuring Oroma Elewa, Bill Kouélany, Obi Okigbo, Adeola Olagunju, Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris

Prix :

Tosetti Value Prize, Artissima 2022, Turin, IT