A State is a photographic composition of materials sourced from a very peculiar drilling core, sourced from an enormous garbage dump in Tripoli. Bordering the sea, this landfill is the site where waste from the city of Tripoli has been dumped over a period of twenty-five years. One generation’s garbage, never recycled, and exposed to the elements for decades. This sedimentation of waste has radically changed the local landscape. Today it forms hills as high as forty-five meters above sea level. These compositions, made up of the superimposition of hundreds of images of the cores drilled from this landfill, create a hyper-realistic effect: extremely pictorial still-lives are abstracted as the waste material disintegrates. Shredded organic materials lose their form and slowly disappear. All that remains are the techno-fossils left behind, fated to survive us as they decompose over hundreds of years.
Pour réaliser Se Souvenir de la Lumière, leur plus récente vidéo à double écran, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ont plongé dans les eaux de la Méditerrannée, montrant les fonds marins comme un paysage de ruines sous-marines où l'histoire se serait échouée. Ici, le temps semble s'être arrêté. Mais c'est également un lieu où la lumière et, par voie de corollaire, l'image telle que nous la connaissons sur la terre ferme sont soumises à des lois phyiques différentes. Sur l'un des deux écrans un foulard aux couleurs vives s'enfonce doucement sous l'eau. En coulant vers les profondeurs, il croise un banc de poissons, un tank, une ambulance et une épave de navire posée au fond de la mer : traces de guerre, de vie, de travail. Il fait office de guide dans une chronologie embrouillée d'événements qui se sont déroulés à la surface.
L'autre écran nous montre le rivage d'une ville côtière filmé à travers les vagues, la ville et le ciel rouge sang rappelant l'horizon d'En attendant les barbares. Une vue du ciel traversé par un vol d'oiseaux précède les visages filmés en gros plan de cinq personnes embarquées sur un canot pneumatique, qui nous rappellent les archives cinématographiques de navires croisant au large de la côte égéenne d'ISMYRNE et les tentatives plus actuelles d'échapper aux zones de guerre en traversant la Méditerrannée.
On ignore qui sont précisément ces personnes et quelles sont leurs relations les unes aux autres, ou ce qu'elles font sur cette embarcation. Viennent-elles de cette ville dont on ne précise pas le nom et qu'on aperçoit au loin ? Cherchent-elles à la rejoindre ? Elles ont l'air de méditer, plongées dans leurs pensées, n'exprimant rien de la bonne humeur des vacanciers, ni de l'appréhension des réfugiés.
Catalogue Joana Hadjithomas Khalil Joreige, Two Suns in a Sunset, édition Koening Books Ltd, 2018
Dans leur série Dust in the Wind, autre partie de The Lebanese Rocket Society, les artistes ont sculpté dans le plexiglas les nuages de fumée sur des images agrandies des négatifs, métamorphosant ainsi cet instant immatériel en une matérialité sculpturale, comme pour contredire le fait que les opérateurs ont échoué à fixer en images la phase cruciale de ces événements historiques.
Catalogue Joana Hadjithomas Khalil Joreige, Two Suns in a Sunset, édition Koening Books Ltd
Dans leur série Dust in the Wind, autre partie de The Lebanese Rocket Society, les artistes ont sculpté dans le plexiglas les nuages de fumée sur des images agrandies des négatifs, métamorphosant ainsi cet instant immatériel en une matérialité sculpturale, comme pour contredire le fait que les opérateurs ont échoué à fixer en images la phase cruciale de ces événements historiques.
Catalogue Joana Hadjithomas Khalil Joreige, Two Suns in a Sunset, édition Koening Books Ltd
Cette série montre la remise en jeu du transport de la sculpture de la fusée Cedar IV en plein coeur de Beyrouth, revenant sur l'acte lui-même sans voir recours à des logiciels numériques. À l'aide d'une silhouette en bois blanc de la sculpture reproduite en deux dimensions et reprenant le même dispositif qu'auparavant pour lui faire traverser la ville, il s'agit de rejouer ce qui a été rejoué, de retrouver la trace d'une trace. La vitesse du passage de la fusée capture ainsi la trace d'étranges apparitions dans la ville.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Depuis le début des guerres civiles, des affiches recouvrent les murs. Ce sont des images d'hommes tragiquement morts au combat, lors d'attentats ou de missions, des "martyrs". Ils sont vivants sur la photographie, nous regardent et, pourtant, au moment où nos yeux croisent les leurs, ils sont morts.
Depuis des années, les artistes photographient des affiches de martyrs de différents partis, confessions ou appartenances, du sud au nord du pays, mais ils choisissent seulement des affiches que le temps a énormément altérées. Les traits des personnes représentées sont progressivement effacés par le temps et l'usure. Placées en hauteur, souvent dans des lieux difficiles d'accès, ces affiches demeurent là; les traits, les noms ont disparu, il reste le galbe du visage, une silhouette à peine esquissée, souvent non reconnaissable.
Les artistes ont photographié ces images à différentes périodes de leur effacement progressif. Puis, avec l'aide d'un graphiste et de dessinateurs, ils ont tenté de retrouver certains traits, d'en accentuer d'autres, de compenser par le dessin les limites de la représentation selon le principe de l'étude, tentant de retenir le plus fidèlement possible un rapport au réel, à une exactitude, ou selon le principe de l'esquisse renvoyant plus à une sensation et à une impression, cherchant à ramener l'image, la trace, de la matière. Mais l'image peut-elle revenir ? L'image est-elle à la hauteur de la promesse qu'elle véhicule ?
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV. À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
Bestiaires, série en noir et blanc réalisée en 1997 et représentant des fragments de lampadaires en fer déformés par des explosions et des tirs de mortier, est une méditation sur les capacités poétiques des objets dégradés et déformés à générer une reconnaisance par association libre. À propos de ces images, les artistes parlent - citent le poète de Mahmoud Darwish - de "la forme d'une forme qui n'a pas de forme".
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 51)
Depuis le début des guerres civiles, des affiches recouvrent les murs. Ce sont des images d'hommes tragiquement morts au combat, lors d'attentats ou de missions, des "martyrs". Ils sont vivants sur la photographie, nous regardent et, pourtant, au moment où nos yeux croisent les leurs, ils sont morts.
Depuis des années, les artistes photographient des affiches de martyrs de différents partis, confessions ou appartenances, du sud au nord du pays, mais ils choisissent seulement des affiches que le temps a énormément altérées. Les traits des personnes représentées sont progressivement effacés par le temps et l'usure. Placées en hauteur, souvent dans des lieux difficiles d'accès, ces affiches demeurent là; les traits, les noms ont disparu, il reste le galbe du visage, une silhouette à peine esquissée, souvent non reconnaissable.
Les artistes ont photographié ces images à différentes périodes de leur effacement progressif. Puis, avec l'aide d'un graphiste et de dessinateurs, ils ont tenté de retrouver certains traits, d'en accentuer d'autres, de compenser par le dessin les limites de la représentation selon le principe de l'étude, tentant de retenir le plus fidèlement possible un rapport au réel, à une exactitude, ou selon le principe de l'esquisse renvoyant plus à une sensation et à une impression, cherchant à ramener l'image, la trace, de la matière. Mais l'image peut-elle revenir ? L'image est-elle à la hauteur de la promesse qu'elle véhicule ?
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV.
À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Zig Zag over time
From the project UNCONFORMITIES
A core is a cylindrical sample extracted from the ground as part of a process of ground analysis carried out before any construction project. A bore is used, with a tube going dozens of meters under the ground to obtain samples of the soil (rock, clay, etc?), cores which are shaped like a long cylinder.
Once they are at ground level, the samples are put in wooden boxes to be studied by engineers and geologists, before being thrown away because their life span is short since the earth disaggregates quickly. . .
We began to photograph the cores a few years ago. Moving from one building site to another, we photographed those boxes which, somehow, made the earth tell its story. Then we did some photo editing based on various photos of different cores found in one place, one piece of land, to reconstitute and gather all the information relating to that site.
We have been always interested in reflecting, through photography, the imprint, the writing of history. Those different underground materials are the result of geological, archeological and also of historic changes.
It is for us a manner to look at the anthropocene era and the way man today is becoming the most powerful geological force.
Therefore, according to the district in which the drilling took place and the core collected, one can reconstruct the history of the city, of the different civilizations which lived in it and of the geological and ecological disasters which occurred.
Those cores represent a moment that soon won?t exit anymore, those stories will soon be erased by the buildings that will be erected there.
We are presenting here 4 cores in 4 different sites in Beirut: Sursock street, Martyr?s square (up), Martyr?s square (down), Sadate street?
Those images are the result of a collaboration between several disciplines (photograph, historians, archeologist, geologist, naturalist?). We asked archeologists and geologists to help us read those samples, to make those images talk and make some technical drawings putting some elements into perspective. Uncomformities ended up to become an installation of photographs, possible narrations and archeological drawings.
Elements and soil from these cores reveal up to 7 different layers of human habitation, as well as the obscured geo-history of a place. A geological sample that traces ecological and planetary perturbations is transformed into an artistic tool through which a new fictional narrative about Beirut emerges.
This creates a narrative of a place through material traces generated from ecological and planetary perturbations, and those left from various ancient civilizations up to contemporary history.
Uncomformities is a geological word, ?a surface between successive strata representing a missing interval in the geologic record of time, produced either by an interruption in deposition or by the erosion of depositionally continuous strata followed by renewed deposition.? An unconformity is a type of discontinuity, a hiatus that tells a lot on the way we represent history as linearity and the way we can study the evolution of the earth and the big changes that we witness.
Today it is considered that archeology and geology cannot be read as successive layers but as actions, things that mix times, civilizations and traces. Ruptures and fragments are constitutives of it as in photography, a hiatus that makes things alive.
Where the Time Capsules sculptures show the cores in a vertical manner, Zig Zag Over Time plays with the notion of representing history in a linear – and horizontal – fashion. The notion of the timeline is the structural basis for these works, which combine photography, drawing and text.
Ultimately, however, this notion – where history is fixed definitively as a series of factual events following each in chronological order – is subverted. The idea of historical linearity is questioned first and foremost in the idea of the zigzag, defined as ‘a line or course having abrupt alternate right and left turns.’ This relates to the core displayed in the works, where the course of geological time changes abruptly with the advent of wars, natural disasters and cycles of destruction and reconstruction.
The idea of timeline as a fixed historical document is also subverted by the drawn and textual elements in the Zig Zag. Hadjithomas and Joreige asked people from various disciplines – natural museum illustrators, prehistorians, and archaeologists – to draw sections of the cores of their choosing, introducing artistic interpretation into their timeline. In addition, Hadjithomas and Joreige wrote ‘possible narratives’ for each section of the core, allowing a space for other interpretations – including the fictional and poetic – to emerge over time.
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
In Time Capsules, Hadjithomas and Joreige resculpt, with the help of archaeologists and geologists, the cores extracted from Beirut, Paris and Athens – cities that were chosen by the artists for their personal and historical significance. These buried cities are made visible in vertical, cylindrical structures, fixed within a resin that allows the details of each material to be viewed – or read – in detail. Hadjithomas and Joreige developed an experimental resin specifically for the project of Unconformities, allowing for the fragility of these excavations to be shown and displayed. Cores has been recuperated from several sites : Louvre, Collège de France, Musée de Cluny in Paris, Martyr’s Square and Saifi in Beirut, Monasteraki, Keramikos and Eleonas in Athens. As sculptural works, the Time Capsules abstract the very idea of history into matter.
Joana Hadjithomas et la peintre et poétesse Etel Adnan se sont rencontrées il y a 15 ans. Devenues proches amies, elles partagent une ville où elles ne sont jamais allées : Izmir, en Turquie, ancienne Smyrne. Après la chute de l'Empire ottoman, la famille paternelle grecque de Hadjithomas a été chassée de Smyrne par les armées turques.
La mère d'Adnan, également Grecque native de Smyrne, a épousé un officier syrien de l'armée ottomane qui s'est exilé au Liban après la chute de l’empire. Ayant vécu dans une Smyrne imaginaire, les deux artistes sont désormais confrontées à la transmission de l'histoire, questionnant leur attachement aux objets, aux lieux et aux imaginaires privés d'images. Que doit-on faire du chagrin de nos parents ? S'il nous a constitués, pourrions-nous vivre aujourd'hui hors de la nostalgie, dans un « éternel présent », comme le dirait Adnan ?
Leurs expériences personnelles, le récit de leurs existences, forment le prisme à travers lequel sont évoqués les changements intervenus après la fin des Ottomans, le déplacement des frontières, les concepts d'identité, d'appartenance et de cosmopolitisme.
Dans leur série Dust in the Wind, autre partie de The Lebanese Rocket Society, les artistes ont sculpté dans le plexiglas les nuages de fumée sur des images agrandies des négatifs, métamorphosant ainsi cet instant immatériel en une matérialité sculpturale, comme pour contredire le fait que les opérateurs ont échoué à fixer en images la phase cruciale de ces événements historiques.
Catalogue Joana Hadjithomas Khalil Joreige, Two Suns in a Sunset, édition Koening Books Ltd
Dans leur série Dust in the Wind, autre partie de The Lebanese Rocket Society, les artistes ont sculpté dans le plexiglas les nuages de fumée sur des images agrandies des négatifs, métamorphosant ainsi cet instant immatériel en une matérialité sculpturale, comme pour contredire le fait que les opérateurs ont échoué à fixer en images la phase cruciale de ces événements historiques.
Catalogue Joana Hadjithomas Khalil Joreige, Two Suns in a Sunset, édition Koening Books Ltd
Cette série montre la remise en jeu du transport de la sculpture de la fusée Cedar IV en plein coeur de Beyrouth, revenant sur l'acte lui-même sans voir recours à des logiciels numériques. À l'aide d'une silhouette en bois blanc de la sculpture reproduite en deux dimensions et reprenant le même dispositif qu'auparavant pour lui faire traverser la ville, il s'agit de rejouer ce qui a été rejoué, de retrouver la trace d'une trace. La vitesse du passage de la fusée capture ainsi la trace d'étranges apparitions dans la ville.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Cette série montre la remise en jeu du transport de la sculpture de la fusée Cedar IV en plein coeur de Beyrouth, revenant sur l'acte lui-même sans voir recours à des logiciels numériques. À l'aide d'une silhouette en bois blanc de la sculpture reproduite en deux dimensions et reprenant le même dispositif qu'auparavant pour lui faire traverser la ville, il s'agit de rejouer ce qui a été rejoué, de retrouver la trace d'une trace. La vitesse du passage de la fusée capture ainsi la trace d'étranges apparitions dans la ville.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
En notre époque troublée, marquée par les guerres, les récessions économiques et la perte des idéaux, la parole de Constantin Cavafy, dans son poème « En attendant les barbares », se révèle plus que jamais d'actualité. Elle trouve de puissants échos dans nos sociétés, et résonne là où l'inattendu est toujours possible et où le désir et la poésie pourraient peut-être s'opposer à la violence et au pouvoir.
Fondé sur différents temps de pose photographiques, ce film repose sur la surimpression de plus d'une cinquantaine de panoramas de Beyrouth.
Différents instants se mêlent les uns aux autres, produisent des images impossibles et évoquent des visions surnaturelles. La photographie s'anime par l'effet des subtiles superpositions d'images, comme un enchevêtrement du temps, de l'espace et du mouvement, suscitant ainsi une tension entre immobilité et mouvement, et détournant nos habitudes de représentation. La nature est bouleversée et plusieurs soleils apparaissent sur des horizons multipliés.
Le Cercle de Confusion est une installation présentant une image de Beyrouth découpée en trois mille fragments que les visiteurs sont invités à emporter. Derrière la grande image, peu à peu se découvre un miroir qui mêle progressivement à la représentation de la ville celle de la salle d'expositon et des visiteurs. Au dos de chaque fragment, une inscription : "Beyrouth n'existe pas". Dans un contexte d'amnésie collective, l'image entre en crise. La réalité se retire, se dérobe au regard, devient latente : un jeu de traces et de miroirs, comme on dirait un jeu de piste, dans lequel se cachent les spectres d'une guerre dite civile qui ne s'est achevée qu'en apparence. L'objectif de Hadjithomas et Joreige n'est pas de combler les béances. Il est de les donner à voir, d'impliquer les spectateurs dans la structure du manque.
Catalogue Joana Hadjithomas Khalil Joreige, Two Suns in a Sunset, édition Koenig Books Ltd, 2018
Cette série montre la remise en jeu du transport de la sculpture de la fusée Cedar IV en plein coeur de Beyrouth, revenant sur l'acte lui-même sans voir recours à des logiciels numériques. À l'aide d'une silhouette en bois blanc de la sculpture reproduite en deux dimensions et reprenant le même dispositif qu'auparavant pour lui faire traverser la ville, il s'agit de rejouer ce qui a été rejoué, de retrouver la trace d'une trace. La vitesse du passage de la fusée capture ainsi la trace d'étranges apparitions dans la ville.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Les scientifiques de la Lebanese Rocket Society auraient installé un émetteur dans la tête des fusées Cedar pour diffuser un message sur des fréquences radio et suivre ainsi leur trajectoire.
Une décennie plus tard, en 1977, les sondes Voyager 1 et 2 des missions d'exploration spatiale américaines étaient lancées ; elles emportaient des messages destinés à une éventuelle vie extraterrestre : une sélection de sons et d'images (représentant pour l'essentiel le monde occidental) gravés sur des disques d'or. Avec The Golden Record, les artistes composent une version personnelle du disque d'or des fusées Cedar, fondée sur des archives sonores des années 1960 et inspirée par les souvenirs des différents membres de la Lebanese Rocket Society.
Comparable à une capsule temporelle, le disque propose un échantillon sonore, tel un portrait de Beyrouth et du monde dans les années 1960.
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV.
À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV. À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV.
À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV.
À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV.
À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV.
À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
L'Album du président consiste en trente-deux tirages identiques de huit mètres, pliés en trente-deux parties. Chaque photographie présente un pli, une image différente au spectateur, mais l'ensemble montre l'intégralité de l'image. Chaque segment est la composition de deux images. La première est une partie de la sculpture de huit mètres de long, reconstituant à l'échelle un la fusée Cedar IV, offerte par les artistes à l'Université Hagazian. La deuxième est issue d'un album de photographies de trente-deux pages que la Lebanese Rocket Society a offert au président Fouad Chéhab pour documenter le lancement de la fusée Cedar IV.
À la mort du Président, l'album a été remis au Général Wehbé, le responsable de l'armée au sein de ce groupe. Il est toujours resté en mains privées et plus personne ne l'a vu depuis. Il s'agit d'un document historique sur lequel les artistes se sont fondés pour construire la sculpture de la fusée Cedar IV.
Chaque image questionne la fragmentation, la reconnaissance et le reconstitution mais potientiellement, toute l'image est là, dissimulée dans les plis. L'album se dévoile, la fusée se donne à voir morcelée comme l'est la mémoire de cette aventure. Elle attend d'être dépliée pour apparaître à nouveau.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Le projet Wonder Beirut s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Durant les années de guerre, souvent à court de révélateur ou de papier, Abdallah Farah a pris l'habitude de ne plus développer ses images. Il lui suffit de les prendre, reportant constamment le moment de les vévelopper. Les pellicules s'accumulent sans besoin d'être révélées. En revanche, chaque film exposé est daté, répertorié et conservé dans un tiroir; chaque photographie est minutieusement décrite dans un carnet.
Ces "images latentes" se donnent à lire, laissant libre cours à l'imagination du lecteur. Présentées sous la forme de planches contacts, elles forment un journal du photographe relatant sa vie familiale, ses enthousiasmes et sésenchantements ainsi que ces amours perdues, sa recherche photographique et l'histoire du Liban contemporain, les transformations de la ville et les bouleversements politiques. En perpétuant l'acte photogrpahique mais en soustrayant son résultat du flux de "sa consommation", le travail du photographe est symptomatique d'un nouveau rapport à l'image.
À quel moment et pourquoi Abdallah pourrait-il décider de développer ses pellicules, de livrer à la lumière ses images ? À quel moment l'image en latence se révélera-t-elle ?
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Ces photographies s'attachent à une architecture chaotique, comme sens dessus dessous, qui ne renvoie pas à ce que l'on connaît et montrent des objets qui ont égaré leur définition, sont distraits de leur fonction. Le détail photographié s'affranchit de l'échelle et de la topographie, abstrait la matière pour représenter quelque chose d'inattendu qui questionne le regard. Les Équivalences interrogent les détails d'une architecture rendue chaotique par les effets de la guerre. Sans notion d'échelle ni de topographie, le visiteur perd tout repère spatial.
Ces photographies s'attachent à une architecture chaotique, comme sens dessus dessous, qui ne renvoie pas à ce que l'on connaît et montrent des objets qui ont égaré leur définition, sont distraits de leur fonction. Le détail photographié s'affranchit de l'échelle et de la topographie, abstrait la matière pour représenter quelque chose d'inattendu qui questionne le regard. Les Équivalences interrogent les détails d'une architecture rendue chaotique par les effets de la guerre. Sans notion d'échelle ni de topographie, le visiteur perd tout repère spatial.
Bestiaires, série en noir et blanc réalisée en 1997 et représentant des fragments de lampadaires en fer déformés par des explosions et des tirs de mortier, est une méditation sur les capacités poétiques des objets dégradés et déformés à générer une reconnaisance par association libre. À propos de ces images, les artistes parlent - citent le poète de Mahmoud Darwish - de "la forme d'une forme qui n'a pas de forme".
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 51)
Bestiaires, série en noir et blanc réalisée en 1997 et représentant des fragments de lampadaires en fer déformés par des explosions et des tirs de mortier, est une méditation sur les capacités poétiques des objets dégradés et déformés à générer une reconnaisance par association libre. À propos de ces images, les artistes parlent - citent le poète de Mahmoud Darwish - de "la forme d'une forme qui n'a pas de forme".
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 51)
Bestiaires, série en noir et blanc réalisée en 1997 et représentant des fragments de lampadaires en fer déformés par des explosions et des tirs de mortier, est une méditation sur les capacités poétiques des objets dégradés et déformés à générer une reconnaisance par association libre. À propos de ces images, les artistes parlent - citent le poète de Mahmoud Darwish - de "la forme d'une forme qui n'a pas de forme".
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 51)
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
Le projet Wonder Beirut s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
En 1968-1969, photographe Abdallah Farah a répondu à une commande de l'État libanais pour produire des photographies afin d'éditer des cartes postales. Ces cartes postales représentant le centre-ville de Beyrouth, notamment la Riviera libanaise et ses grands hôtels, ont contribué à donner une image idéale du Liban des années 1960 et 1970. Ces mêmes cartes postales sont toujours en vente aujourd'hui alors que la majorité des lieux qu'elles représentent on été détruits par les conflits armés ou les projets de reconstruction.
À partir de l'automne 1975, Abdallah a brûlé de façon méthodique les négatifs des images ayant servi à produire ces cartes postales conformément aux batailles de rue et aux bombardements. Abdallah photographiait l'image après chaque brûlure qu'il provoquait, donnant des séries d'images en évolution, intitulés les "processus". Il existe deux processus : les "processus historiques" qui suivent scrupuleseument les événements, par exemple "la bataille des grands hôtels", un conflit survenu de 1975 à 1976; les "processus plastiques" où il inflige aux images de nouveaux impacts, accidentellement ou parfois volontairement.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
Avec le corpus d'oeuvres Wonder Beirut (1997 - 2006), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige abordent le paradoxe d'un Beyrouth contemporain hanté par les traumatismes d'un passé récent et qui semble néanmoins incapable de les reconnaître. Dans les hôtels, les kiosques à journaux et les papeteries de la ville, se vendent encore des cartes postales datant d'avant la guerre civile et représentant la "Riviera du Levant" dans les années 1960 et 1970, avec ses hôtels modernes, sa mer d'un bleu azur et son exotisme cosmopolite, alors que beaucoup de ces lieux et bâtiments ont été détruits lors des coflits qui ont ravagés la ville. À partir de ces cartes postales, ils se lancent dans un contre-récit visuel, conçu comme une suite de chapitres : Histoire d'un photographe pyromane, Cartes postales de guerre et Images latentes.
Le projet s'articule autour du fond d'un photographe fictif nommé Abdallah Farah, créé par les artistes comme un personnage cinématographique et qui, à la fin des années 1960, aurait produit des images utilisées des années plus tard pour ce projet.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013 (p. 52)
La série Trophées de guerre montre des véhicules militaires abandonnés et détruits lors du retrait israélien du Sud en 2000 et qui faisaient l'objet d'une exposition temporaire au "camp-musée" de Khiam. Ces trophées ont été détruits une seconde fois par la guerre de juillet 2006. Photographiés frontalement selon le même dispositif, en utilisant une profondeur particulière de champ, ils apparaissent décalés et étranges, pathétiques, comme dénonçant leur instrumentalisation. Ces dispositifs photographiques questionnent notre rapport à l'image, à sa mise en abyme. Ils opèrent également un glissement temporel; ils sont les indices d'une autre guerre, les témoins d'une nouvelle.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
La série Trophées de guerre montre des véhicules militaires abandonnés et détruits lors du retrait israélien du Sud en 2000 et qui faisaient l'objet d'une exposition temporaire au "camp-musée" de Khiam. Ces trophées ont été détruits une seconde fois par la guerre de juillet 2006. Photographiés frontalement selon le même dispositif, en utilisant une profondeur particulière de champ, ils apparaissent décalés et étranges, pathétiques, comme dénonçant leur instrumentalisation. Ces dispositifs photographiques questionnent notre rapport à l'image, à sa mise en abyme. Ils opèrent également un glissement temporel; ils sont les indices d'une autre guerre, les témoins d'une nouvelle.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
La série Paysages de Khiam a été réalisé au camp de détention de Khiam après sa totale destruction durant la guerre de juillet 2006. Au milieu des ruines surgissent des panneaux en acier portant des photographies représentant le camp avant sa destruction. Ils sont posés au milieu des nouvelles ruines et transforment à nouveau le camp en musée. Les artistes ont photographiés les quatorze panneaux existants selon un dispositif identique et durant les quatre saisons de l'année. Ils sont photographiés de manière à recréer la topographie du camp. Étrangement, les images présentées sur les panneaux, cherchant à montrer l'avant et l'après du camp, livrent peu d'informations sur le site détruit.
Cette extraordinaire mise en scène semble être celle d'une installation artistique sans artiste. Ce dispositif crée une confusion temporelle et interroge notre rapport à l'image, à sa mise en abyme. Comment faire histoire, mémoire si, face au passé, nous ne faisons pas le deuil mais recouvrons une ruine d'une image d'une autre image, une temporalité par une autre, une réalité par une autre.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
La série Paysages de Khiam a été réalisé au camp de détention de Khiam après sa totale destruction durant la guerre de juillet 2006. Au milieu des ruines surgissent des panneaux en acier portant des photographies représentant le camp avant sa destruction. Ils sont posés au milieu des nouvelles ruines et transforment à nouveau le camp en musée. Les artistes ont photographiés les quatorze panneaux existants selon un dispositif identique et durant les quatre saisons de l'année. Ils sont photographiés de manière à recréer la topographie du camp. Étrangement, les images présentées sur les panneaux, cherchant à montrer l'avant et l'après du camp, livrent peu d'informations sur le site détruit.
Cette extraordinaire mise en scène semble être celle d'une installation artistique sans artiste. Ce dispositif crée une confusion temporelle et interroge notre rapport à l'image, à sa mise en abyme. Comment faire histoire, mémoire si, face au passé, nous ne faisons pas le deuil mais recouvrons une ruine d'une image d'une autre image, une temporalité par une autre, une réalité par une autre.
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Depuis le début des guerres civiles, des affiches recouvrent les murs. Ce sont des images d'hommes tragiquement morts au combat, lors d'attentats ou de missions, des "martyrs". Ils sont vivants sur la photographie, nous regardent et, pourtant, au moment où nos yeux croisent les leurs, ils sont morts.
Depuis des années, les artistes photographient des affiches de martyrs de différents partis, confessions ou appartenances, du sud au nord du pays, mais ils choisissent seulement des affiches que le temps a énormément altérées. Les traits des personnes représentées sont progressivement effacés par le temps et l'usure. Placées en hauteur, souvent dans des lieux difficiles d'accès, ces affiches demeurent là; les traits, les noms ont disparu, il reste le galbe du visage, une silhouette à peine esquissée, souvent non reconnaissable.
Les artistes ont photographié ces images à différentes périodes de leur effacement progressif. Puis, avec l'aide d'un graphiste et de dessinateurs, ils ont tenté de retrouver certains traits, d'en accentuer d'autres, de compenser par le dessin les limites de la représentation selon le principe de l'étude, tentant de retenir le plus fidèlement possible un rapport au réel, à une exactitude, ou selon le principe de l'esquisse renvoyant plus à une sensation et à une impression, cherchant à ramener l'image, la trace, de la matière. Mais l'image peut-elle revenir ? L'image est-elle à la hauteur de la promesse qu'elle véhicule ?
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013
Depuis le début des guerres civiles, des affiches recouvrent les murs. Ce sont des images d'hommes tragiquement morts au combat, lors d'attentats ou de missions, des "martyrs". Ils sont vivants sur la photographie, nous regardent et, pourtant, au moment où nos yeux croisent les leurs, ils sont morts.
Depuis des années, les artistes photographient des affiches de martyrs de différents partis, confessions ou appartenances, du sud au nord du pays, mais ils choisissent seulement des affiches que le temps a énormément altérées. Les traits des personnes représentées sont progressivement effacés par le temps et l'usure. Placées en hauteur, souvent dans des lieux difficiles d'accès, ces affiches demeurent là; les traits, les noms ont disparu, il reste le galbe du visage, une silhouette à peine esquissée, souvent non reconnaissable.
Les artistes ont photographié ces images à différentes périodes de leur effacement progressif. Puis, avec l'aide d'un graphiste et de dessinateurs, ils ont tenté de retrouver certains traits, d'en accentuer d'autres, de compenser par le dessin les limites de la représentation selon le principe de l'étude, tentant de retenir le plus fidèlement possible un rapport au réel, à une exactitude, ou selon le principe de l'esquisse renvoyant plus à une sensation et à une impression, cherchant à ramener l'image, la trace, de la matière. Mais l'image peut-elle revenir ? L'image est-elle à la hauteur de la promesse qu'elle véhicule ?
Catalogue Joana Hadjithomas & Khalil Joreige / JRP RINGIER Edition, 2013