WE ARE THE PAINTERS
NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020
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NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Aurelien Mole

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Aurelien Mole

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Aurelien Mole

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Aurelien Mole

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Aurelien Mole

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Marc Domage

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Marc Domage

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Marc Domage

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Marc Domage

NOUVEL ACCROCHAGE - SAMEDI 27.06.2020

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Marc Domage

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Vue d'exposition
15.02 - 25.07
Galerie In Situ - fabienne leclerc, Grand Paris
© Marc Domage

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NOUVEL ACCROCHAGE SAMEDI 27.06.2020, À PARTIR DE 12H

D'une dynamique des fluides

Au départ était une montagne. À moins que cela ne soit cet énigmatique portrait de femme qui revient hanter l'oeuvre en d'innombrables déclinaisons, qui pourtant jamais ne se départissent d'une communauté de caractère. Au départ était donc le visage ou le paysage ?

L'analogie visuelle entre les deux est flagrante, qui s'exprime dans une forme triangulaire habitant nombre des compositions picturales de We Are The Painters (WATP). She Looks Like a Mountain (Elle ressemble à une montagne), proclame d'ailleurs avec vigueur le titre d'une oeuvre de leurs débuts, figurant cette chevelure brune caractéristique, potentiellement assimilable à un relief naturel. S'il est caractéristique, c'est que cet attribut capillaire est devenu l'organe essentiel d'une série de portraits féminins au long cours. Tous y répondent à une formulation générique, dans leur cadrage autant que dans leur puissante expressivité, mais la forme de leur bouche ou leur chevelure, précisément, font systématiquement montre de quelque chose de singulier dans le traitement qui leur est réservé.

Chacune ainsi se caractérise par une intense présence malgré leur regard d'ordinaire absent, ou en tout état de cause jamais véritablement là, dans la mesure où le plus souvent elles regardent ailleurs, évitant de la sorte une confrontation directe avec l'autre. S'agit-il là d'une manière de tenir cet autre à distance et d'entretenir l'énigme ou l'ambiguïté justement ? Ou bien d'une ruse à l'endroit du spectateur afin de, quelque part, le forcer à ne pas concentrer son attention sur le seul visage mais à poursuivre son exploration vers ses à-côtés, vers le tout qu'il constitue avec les zones colorées qui l'environnent et contribuent à sa définition et à cette fusion potentiellement accessible avec le paysage l'on y revient encore.

Car la bouche, en particulier, est suffisamment entrouverte pour qu'elle puisse devenir, dans certains tableaux, presque une porte d'entrée vers l'ailleurs, vers un autre territoire. Cet ailleurs, WATP l'a déjà expérimenté dans des toiles où, prenant leur autonomie une fois détachées de leur contexte, les lèvres rouges s'entrouvrent tel un accès vers un paysage inconnu, attractif et irradiant.

Se pose là la question qui pourrait agiter certains esprits curieux mais qui finalement n'a, croyons-nous, guère d'intérêt posée comme telle : celle du « qui fait quoi ? ».

WATP est un duo, mais serait-ce un groupe plus étendu que cela ne changerait probablement pas grand-chose aux termes de l'équation posés par leur travail. Au vu des innombrables collectifs s'étant inscrits dans l'histoire de l'art en proscrivant toute signature individuelle, cette problématique pourrait d'ailleurs paraître bien secondaire, mais au regard de l'oeuvre force est de constater qu'il n'en est rien, s'agissant d'une activité picturale, genre bien moins propice à une pratique collective dans la mesure où la façon, l'exécution, la touche, souvent constituent des motifs de reconnaissance compliquant une éventuelle volonté d'anonymat du peintre.

Or s'il n'est pas ici question d'une quête de disparition à proprement parler - les noms des deux complices, Nicolas Beaumelle et Aurélien Porte, sont parfaitement connus -, l'impossibilité faite à l'oeil de reconnaître les gestes de l'un ou de l'autre revient, à travers la technique, à pratiquer non seulement une unification de l'ensemble, rendue perceptible par une profonde cohérence visuelle de la surface, tout en contribuant en outre à consolider l'espèce de fusion qui s'opère dans le modèle.

Le portrait deviendrait donc un subterfuge, où fond et motif combinés ouvrent une porte dérobée permettant d'entrer dans le paysage, de définir des horizons, parfois brouillés. Telle évolution apparaît particulièrement visible dans des tableaux parmi les plus récents, où la silhouette de cette chevelure devenue iconique se transforme en une arche tendant à se fondre dans la nature environnante sans pourtant complètement disparaître ; ce tout en ouvrant le passage vers un territoire élargi où se maintient l'aura d'une présence impalpable qui semble flotter là.

La peinture s'échafaude grâce à l'accumulation de couches faites de vigoureux coups de pinceaux, de fonds mâtinés d'un gris pas très net et de couleurs héroïques qui pourtant ne sont jamais pures ; un assemblage d'éléments où effets de contrastes et nuances de lumière contribuent à une remarquable fluidité d'ensemble.

En évoluant de la sorte vers une manière plus abstraite, le travail de WATP s'ouvre à des variations de la peinture sur l'objet même de la peinture, en allant plus avant vers une pratique hybride et comme difficile à contenir. Tellement difficile qu'elle s'empare d'autres objets, des chaises notamment, souvent peintes sur le fond, qui une fois retournées au sol participent elles aussi de la construction d'un paysage insondable - à moins qu'en les affublant d'une « montagne/chevelure » elles ne redeviennent une figure, un visage ?

À travers les glissements perpétuels opéré dans leur travail, WATP impose une fascinante instabilité chronique, un point de vue suggestif sur le portrait qui passe par une construction dynamique du paysage, à moins que ce ne soit l'inverse.

Finalement l'on ne sait plus, et c'est formidablement bien ainsi.

 

Frédéric Bonnet

 

Avec le soutien aux galeries / exposition
du  Centre national des arts plastiques

In Situ - fabienne leclerc
43 rue de la Commune de Paris
93230 Romainville